Transporter un fragment de paysage d’une rive à l’autre en prélevant, à l’aide de deux cylindres de plexiglas, les éléments de paysage (terre, eau, air) en deux endroits précis, préalablement définis sur une carte, et en les déposant face à face, à l’opposé de leur prélèvement.
La terre « humus » a donné son nom aux humains. Mon travail de plasticien s’articule autour des préoccupations humaines d’un habitant de la terre au XXI° siècle. Questions ontologiques sur l’humain, son rapport à l’histoire et à la terre qui nous abrite. Ce rapport « homme sur terre » s’articule avec la notion de frontière : terre/mer, fleuve/mer, mots/choses et interroge les notions de représentation, de déplacement, de métaphore, de traces et de mémoire.
J’utilise différents mediums pour décliner ces interrogations : gestes artistiques, installations, peintures, vidéos ou écriture. Il y a quelques années, en travaillant sur la question : « Changer la face du monde », j’ai effectué des prélèvements de paysage : vase, eau, air de chaque coté du fleuve Garonne, un sur la rive droite et un sur la rive gauche que j’ai présenté dans deux cylindres en plexiglass sur la rive opposée à leur prélèvement.
Depuis longtemps mes pensées sont orientées vers la mer Méditerranée sur laquelle j’ai navigué dans toutes les directions et notamment sur les traces d’Ulysse. Sur l’île d’Ithaque j’ai prélevé une tonne de terre. Lors d’une exposition à Bordeaux j’ai déposé cette terre sous la forme d’une parcelle de 4 mètres sur 7. A coté de celle-ci, j’ai installé une surface de Mer Méditerranée asséchée qui a pris la forme d’une parcelle de sel.