C’était un soir de pleine lune et de fin de périple. J’avais, avec quelques compagnons, exploré entre terre et mer les vestiges archéologiques de la côte lycienne et notre bateau, mouillé dans l’anse de Phasélis, était comme posé entre ciel et mer. Aucune ride. Libations. Le jambon embarqué avec nous parvenait, lui aussi, à la fin de son périple. Il nous avait nourri et c’était lui rendre grâce de ne pas le désosser, et l’envoyer en offrande à Poseidon, par dessus bord. L’onde résonna dans la nuit silencieuse. Il y avait peu de fond et, sur le sable blanc, sous trois mètres d’eau, il gardait avec l’éclairage de la lune, une certaine prestance.
La navigation invite à des mesures d’angles. Contemplant de haut l’articulation qui reliait les deux os, je me rendis à l’évidence : le jambon s‘était posé au fond, un terme pointant vers le Sud, l’autre le Nord-Ouest, la direction de son origine, Montpon…